| Zone de libre-échange des Amériques - ZLEA | 
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      Public ZLEA – 
      COMITÉ DES REPRÉSENTANTS GOUVERNEMENTAUX SUR LA PARTICIPATION DE LA 
      SOCIÉTÉ CIVILE  
 MESURES SANITAIRES ET PHYTOSANITAIRES DANS LE CADRE DE LA ZLEA RECOMMANDATIONS RELATIVES À LA POSITION DE LA COLOMBIE ET CELLE D’AUTRES PAYS EN DÉVELOPPEMENT Résumé Les divers groupes de négociation de la ZLEA ont axé leurs efforts sur la préparation d’une version finale de l’avant-projet d’accord qui incorpore les objectifs et les instructions formulés par les présidents et les ministres, de manière à ce que ces objectifs et instructions trouvent leur expression dans la façon dont sont traitées les questions dans les différents chapitres. L’agriculture est une des questions ayant posé le plus de difficultés, principalement en raison, entre autres, de l’importance de son poids dans les économies nationales, de ses aspects délicats sur les plans social et politique (p.ex. le lien entre l’agriculture, les guérillas et le trafic de stupéfiants en Colombie) et des diverses pratiques commerciales dont elle fait l’objet (p. ex. subventions et soutien interne) dans plusieurs pays développés de la ZLEA. La section 5 du chapitre sur l’agriculture, qui traite des mesures sanitaires et phytosanitaires, a une forte incidence sur les véritables possibilités d’exportation des producteurs nationaux et des pays eux-mêmes. Ces mesures comprennent toute loi, tout décret, toute décision, toute ordonnance et toute procédure visant à protéger la vie et la santé des personnes et des animaux ou à préserver les végétaux. Lesdites mesures visent à réduire les risques associés à la présence d’additifs, de contaminants et de toxines, ainsi qu’à l’entrée, l’établissement et la dissémination de parasites ou de maladies, et elles traitent de tous les aspects de la salubrité des aliments1, des produits pharmaceutiques, des produits agrochimiques, des produits cosmétiques, des alcools et d’autres produits, sans nuire au commerce des marchandises. Il est question de la relation entre les mesures sanitaires et phytosanitaires et le secteur des produits pharmaceutiques et agrochimiques, étant donné qu’un accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires établira, en définitive, les processus d’enregistrement, de contrôle de la qualité et de garantie de la salubrité qui seront applicables aux médicaments, aux pesticides et aux produits génériques offerts sur le marché de la ZLEA, ce qui déterminera l’accès de nos produits aux marchés ainsi que leur pérennité sur un marché national. Ce chapitre aura une incidence favorable ou défavorable sur la production et la compétitivité des médicaments et des produits agrochimiques, auxquelles l’agriculture a contribué beaucoup, sans compter qu’elle représente une part relativement importante de l’emploi. Il ressort de l’analyse de la dynamique des groupes de négociation de l’accès aux marchés ainsi que de la réalisation des objectifs définis lors des sommets et des activités du Comité de négociations commerciales (CNC) que la participation efficace des pays en développement au commerce sans discrimination est manifestement encore loin d’être assurée. Les mesures devant permettre d’atteindre les objectifs, à savoir garantir l’accès aux marchés lorsque l’Accord entrera en vigueur2, comme l’élimination des barrières non tarifaires et d’autres entraves semblables au commerce entre les pays de la ZLEA, n’ont pas encore été clairement définies. Par conséquent, les barrières à l’entrée de nos produits n’auront pas été éliminées au moment de l’entrée en vigueur prévue parce qu’il reste à peine une année pour conclure les négociations et qu’il est impossible d’accélérer le processus d’identification des barrières non tarifaires. La situation est la même dans 
      le secteur agricole pour lequel des objectifs ont été fixés, dont celui de 
      faire en sorte que les mesures sanitaires et phytosanitaires ne soient pas 
      appliquées d’une manière telle qu’elles deviennent un moyen de 
      discrimination arbitraire ou injustifiable entre les pays ou qu’elles 
      soient une restriction déguisée au commerce international, afin d’éviter 
      les pratiques protectionnistes et de faciliter le commerce dans 
      l’hémisphère (l’inventaire détaillé des mesures dans le cadre de la ZLEA, 
      point de départ essentiel de toutes négociations sérieuses, n’a pas encore 
      été dressé).Il est indéniable que les pays 
      peuvent établir des barrières nouvelles par des moyens détournés tels 
      qu’une procédure d’évaluation obligatoire, des méthodes de 
      quarantaine ou la diminution du traitement spécial et différencié (TSD).      
      
       En fait, la définition claire 
      de mécanismes devant permettre la mise en œuvre appropriée de l’Accord de 
      l’OMC sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires, 
      l’établissement d’un inventaire complet des mesures dans le cadre de la 
      ZLEA ou la définition claire du traitement prévu dans les chapitres sur 
      l’accès aux marchés et sur l’agriculture, pour que « les mesures 
      sanitaires et phytosanitaires ne soient pas appliquées de manière telle 
      qu’elles deviennent un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable 
      entre les pays ou qu’elles soient une restriction déguisée au commerce 
      international », sont toujours à l’état de principes qui n’ont pas encore 
      été transposés de manière claire et avec l’importance voulue dans 
      l’avant‑projet d’accord. Il en résulte une 
      incertitude au sujet de l’achèvement d’un cadre et du traitement qui y 
      sera prévu pour la Colombie, en ce qui concerne l’accès de ses 
      produits aux marchés compte tenu des mesures sanitaires et 
      phytosanitaires.
            
       Tout cela laisse présager un 
      accord final qui sera loin d’être détaillé, juste et équitable et dont 
      l’application dans l’hémisphère tiendra compte des différences sur le plan 
      des besoins, du stade de développement et de la taille des économies; un 
      tel accord aura plutôt une forte incidence négative sur les économies en 
      développement, dont celle de la Colombie.
            
       Quant aux 
      négociations sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, elles 
      suscitent de l’inquiétude à divers égards. Par exemple, certaines 
      dispositions visant l’harmonisation ou l’uniformisation des normes 
      techniques sont défavorables au pays et l’établissement de prescriptions 
      plus rigoureuses peut occasionner un grave déséquilibre commercial entre 
      nos pays en développement et les pays développés. De plus, le principe de 
      l’équivalence et son champ d’application sont mal définis, ce qui accroît 
      l’incertitude au sujet de son application ultime dans le cadre de 
      l’Accord.      
       
      En outre, 
      lorsqu’il est question d’évaluation des risques et du degré convenable de 
      protection par voie de mesures sanitaires et phytosanitaires, il y a 
      clairement confusion au sujet des critères devant être appliqués pour 
      déterminer quel est le degré de protection approprié (et s’il tient compte 
      de la capacité technique et opérationnelle du pays d’agir dans le délai 
      convenu)3. 
      Il est donc possible pour d’autres pays d’établir à l’égard de nos 
      exportateurs, sous prétexte d’évaluer les risques ou de déterminer la 
      catégorie des produits, des prescriptions que n’imposent pas les autorités 
      de ces pays ou qui ne sont pas prévues ou autorisées en vertu de l’Accord 
      et qui peuvent fort bien devenir des barrières au commerce4 Enfin, il 
      convient de suivre de près des questions importantes pour les nations 
      agricoles comme la Colombie  l’inclusion 
      de zones libres de parasites ou de maladies, les processus de contrôle, 
      d’inspection et d’approbation, et le traitement spécial et différencié 
      (TSD) – 
      en raison de leur signification profonde en ce qui concerne le traitement 
      national, la
      réciprocité, l’application en fonction des besoins et de la taille des 
      économies et de leur stade de développement, ainsi que de la 
      reconnaissance des caractéristiques géographiques et conditions 
      climatiques différentes de celles des pays membres.
            
       Bref, les 
      dispositions de l’avant‑projet d’accord traitant des mesures sanitaires et 
      phytosanitaires, telles qu’elles sont formulées à l’heure actuelle, 
      rendent possibles le maintien et l’application de mesures pouvant 
      restreindre l’entrée de marchandises dans un pays, ce qui peut réduire 
      sensiblement les possibilités des exportateurs éventuels et neutraliser 
      complètement les efforts d’adaptation aux normes internationales qui ont 
      été déployés par les producteurs et par le gouvernement ces dernières 
      années.
            
       Par conséquent, le ministre du 
      Commerce, de l’Industrie et du Tourisme doit faire en sorte de contracter, 
      dans le domaine des mesures sanitaires et phytosanitaires, des engagements 
      qui ne deviendront pas des barrières directes ou indirectes au commerce ou 
      de ne pas adopter de normes fondamentales qui imposeraient des méthodes et 
      systèmes incompatibles avec les caractéristiques d’un pays sur le plan de 
      la géographie, de la production et du développement. 
      
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