Public
FTAA.soc/civ/101
Le 10 septembre 2003
Original : espagnol
Traduction: non Secrétariat ZLEA
ZLEA –
COMITÉ DES REPRÉSENTANTS GOUVERNEMENTAUX SUR LA PARTICIPATION DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE
MÉMOIRE EN RÉPONSE À L’INVITATION OUVERTE – RÉSUMÉ
Nom |
Baudelio Hernández |
Organisme |
Baudelio Hernández y Asociados S.C. – Mémoire soumis à
titre personnel. |
Pays |
Mexique |
Brevets
En ce qui concerne les brevets, un énorme fossé sépare les pays
développés des pays sous développés, c’est à dire les pays qui
effectuent de la recherche et sont à l’origine de brevets ou
d’inventions, et ceux dont les gouvernements se contentent de protéger
les inventions. Cela limite dans une certaine mesure le développement
des pays de petite taille ou sous développés des Amériques et illustre
clairement les différences qui existent. Ainsi, dans de nombreux pays,
le Traité de coopération en matière de brevets [PCT] n’a pas été mis en
œuvre à cause de craintes ou d’un manque de connaissances de la part des
gouvernements et de la culture limitée dans le domaine de la propriété
intellectuelle et industrielle. Par conséquent, les pays sentent les
pressions qu’exercent sur eux le secteur privé et, dans bien des cas,
les cabinets d’avocats qui voient l’effet potentiel sur leurs intérêts
et s’élèvent contre l’application de ces politiques et des traités
internationaux auxquels seuls les pays de grande taille participent. Le
PCT ne fait pas exception à la règle, puisque très peu de pays des
Amériques y ont adhéré.
Pour mettre en œuvre un accord tel que celui de la ZLEA, l’ensemble des
pays devraient être engagés dans le même processus de développement et
appliquer les traités internationaux ou envisager de commencer à les
appliquer un an ou deux après leur signature. Autrement, des niveaux de
développement socioéconomique disproportionnés créeront des problèmes
insolubles. Encore une fois, de tels problèmes seraient impossibles à
régler, quel que soit le nombre de groupes de négociation créés à cette
fin, comme cela s’est produit dans le cas du problème des transports
dans le cadre de l’ALENA. Si ce problème se transposait dans le contexte
de la ZLEA, un tel problème, sans parler des autres questions,
conduirait au chaos total, exacerbant les inégalités du marché et
l’absence de progrès technologique qui touche les pays en général (à
l’exception évidemment des États-Unis et du Canada). Par conséquent, la
ZLEA, au départ un projet magnifique, pourrait se transformer en un
échec retentissant. Pour éviter une telle issue, il faut viser un degré
minimal d’égalité et s’employer à réaliser un juste équilibre entre les
pays de la région.
Marques de commerce
En ce qui concerne les marques de commerce, les États-Unis doivent
reconnaître qu’ils assurent, au niveau de la région et de l’État, la
protection des marques de commerce des petites entreprises et industries
régionales. L’application de cette politique doit être étendue à
l’ensemble de la région pour appuyer le développement et la propriété
industrielle, puisque le piratage de logiciels et la contrefaçon de
marques de grands couturiers sont souvent le fait de l’ignorance et,
dans une plus grande mesure, attribuables au prix exorbitant de
certaines marchandises ou de certains produits que les consommateurs
ordinaires veulent se procurer mais ne peuvent se payer. Les versions
piratées ou contrefaites des ces biens représentent un marché lié aux
besoins ou désirs des personnes et familles, et elles ont encouragé le
piratage et l’émergence d’une petite mafia soutenue par ces nouveaux
marchés et leurs consommateurs. Le piratage est aussi favorisé par
l’absence de contrôle des média de masse et par l’effet sur le public de
leurs messages subliminaux. Si l’on ajoute à cela une culture non
sensibilisée à ce qu’est une marque de commerce, à ses effets et aux
droits qui en dérivent, les délinquants et non délinquants trouvent
facilement dans le piratage un marché pour satisfaire leurs désirs de
consommateurs et pour les transactions illégales.
Les choses se corsent et se compliquent encore davantage quand on songe
que les États-Unis ont déjà mis en œuvre le Protocole et l’Arrangement
de Madrid concernant l’enregistrement international des marques,
arrangement auquel la plupart des pays d’Amérique latine, et en
particulier les entreprises, sont opposées, davantage par ignorance que
par conviction ou savoir. Du moins c’est ce que je crois. Je crois
également que cette question doit encore faire l’objet de pressions
politiques ciblées afin d’en arriver à un équilibre général. À n’en pas
douter, si l’accord finit par être signé, certains intérêts particuliers
en souffriront. Si toutefois le but visé est une amélioration pour la
population d’Amérique latine, nous devons veiller à ce qu’il y ait une
corrélation entre la protection accordée non seulement aux marques de
commerce des grandes entreprises, mais aussi à celles des petites
entreprises qui paient les mêmes taxes d’enregistrement que les grandes
entreprises, même si elles dépensent moins en publicité. Je reviens
encore une fois sur l’équilibre socioéconomique, dont il faut faire état
sinon le projet pourra échouer ou se heurter à de très gros obstacles à
l’avenir.
Proposition :
Les États-Unis et le Canada ont l’obligation d’assurer un véritable
transfert de technologies au profit des pays d’Amérique latine à des
prix raisonnables; en fin de compte, ils veillent ainsi tout simplement
aux intérêts de leur marché commun.
Prévoir dans l’accord la protection des marques de commerce à l’échelon
local ou au niveau de l’État, et de façon générale le système nécessaire
pour prévenir le protectionnisme des grandes entreprises par les
gouvernements de petite taille, de manière à réaliser un réel équilibre
qui assurera la réussite du traité.
Trouver un moyen d’assurer la mise en œuvre du PCT le plus tôt possible
dans l’ensemble des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que du
Protocole et de l’Arrangement de Madrid concernant l’enregistrement
international des marques.
Le soussigné compte plus de vingt ans d’expérience en qualité d’avocat
en exercice spécialisé en propriété industrielle, a fait carrière comme
journaliste et a réalisé des études approfondies sur les relations
internationales. |